Protestation solennelle

de la Société Française d’Etude de la Céramique Antique en Gaule

 

La Société Française d’Etude de la Céramique Antique en Gaule (SFECAG), réunie le 4 juin 2011 pour son Assemblée Générale (à laquelle assistaient quatorze des quinze membres du CA), lors de son congrès annuel international en Arles, constate la poursuite des destructions sur le site de Lezoux (Puy-de-Dôme).

Elle élève cette protestation solennelle qui a été approuvée à l’unanimité.

 

Elle rappelle que ce site, d’une ampleur d’environ 130 hectares, constitue un ensemble unique d’ateliers de potiers, sur toute la période romaine, sans équivalent dans l’ensemble du monde romain ce qui lui confère un intérêt scientifique international.

 

Elle rappelle que la communauté scientifique (en archéologie antique à l’échelle nationale et internationale) s’est déjà à plusieurs reprises émue de ces destructions dans les années passées. Les archéologues constituant cette communauté représentent en outre, en France et à l’étranger, un ensemble représentatif de tous les organismes oeuvrant en archéologie : CNRS, universités, Ministère de la Culture, collectivités territoriales, Musées, INRAP, opérateurs privés en archéologie préventive, associations…

 

Elle rappelle qu’une étude d’évaluation a été menée de 1991 à 1994 sur ce site exceptionnel par Philippe Bet (Ingénieur chargé de Recherche à l’INRAP), Raymond Brulet (Professeur d’Université à Louvain-la-Neuve), Armand Desbat (Directeur de recherches au CNRS) et Alain Ferdière (Professeur émérite à l’Université de Tours). Elle a permis d’établir un document de gestion du site pour le Service régional de l’archéologie dont le rapport, assorti de cartes archéologiques, a été rendu au Ministère de la Culture et à ce service en 1996.

 

Par ailleurs, s’adressant notamment au Conseil National de la recherche archéologique, elle demande aux instances compétentes de l’archéologie nationale de prendre enfin en compte toute la mesure de la valeur et du potentiel scientifiques de ce site dans sa globalité, afin que soit mis fin à ce « mitage » progressif par destructions répétées dont on constate l’accélération ces dernières années. Elle s’étonne que des zonages d’urbanisme (effectués à la suite de l’étude d’évaluation) prenant en compte la protection des vestiges archéologiques aient été récemment déclassés et demande la mise en place de mesures de protection pérennes avec la constitution de véritables réserves.

 

En raison de son intérêt international pour l’histoire de l’Antiquité, elle demande que ce site soit classé en vue de sa protection patrimoniale et de l’organisation raisonnée des recherches scientifiques qu’il mérite.

 

Le 7 juin 2011

Le président de la SFECAG, Lucien RIVET

La SFECAG saisit les organismes suivants pour les informer de cette démarche et obtenir leur soutien :

 

RCRF (Rei Cretariae Romanae Favtorum),

SECAH (Sociedad de Estudios de la Ceramica Antigua en Hispania),

SGRBP (Study Group for Romano-British Pottery),

SFAC (Société Française d'Archéologie Classique),

CTHS (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques),

Institut de France - Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

ANACT (Association Nationale pour l'Archéologie de Collectivité Territoriale)

AGCCP (Association générale des Conservateurs des Collections Publiques de France)

ANA (Associazione Nazionale Archeologi)

 

En outre et pour information, copie à :

Monsieur Philippe Bélaval, Ministère de la Culture, Directeur Général des Patrimoines

Monsieur Marc Drouet, Ministère de la Culture, Sous-directeur de l'Archéologie

Monsieur Jean-Paul Jacob, Président de l'Inrap

Madame Sylvie Crogiez, membre du CNRA

Monsieur Dominique Garcia, membre du CNRA

Monsieur Vincent Hincker, membre du CNRA et de la CIRA Centre Est

Monsieur Didier Vermeersch, membre de la CIRA Centre Est.

Monsieur Allard Mees, RGZM

 

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